Carte grise Corse : le prix du cheval fiscal grimpe encore en 2026
Publié par Cartegriseminute.fr, le 05/12/2025Après une première hausse spectaculaire en 2025, le prix du cheval fiscal va de nouveau augmenter en Corse au 1ᵉʳ janvier 2026, dans le cadre du budget 2026 adopté par l'Assemblée de Corse le 17/10/2025. Ainsi, le tarif passera de 43 à 53 € par cheval fiscal (CV), rapprochant l'île du niveau des régions les plus chères alors qu'elle était la moins chère de France jusqu'en 2024, alourdissant la facture des automobilistes, au moment même où un débat national s'ouvre sur un possible relèvement du montant du plafond fixé à l'article L421-42 du Code des impositions sur les biens et services.

Cheval fiscal à 53 € en Corse à compter du 1ᵉʳ janvier 2026
Le budget 2026 de l'Assemblée de Corse entérine une nouvelle hausse de la taxe régionale dans le calcul du prix de la carte grise. En effet, le montant du cheval fiscal insulaire passera de 43 à 53 € à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, soit une augmentation de 10 € par CV.
Concrètement, la part régionale de la carte grise, inscrite au champ Y1 du certificat d'immatriculation et calculée en multipliant la puissance fiscale du véhicule par le tarif du CV unitaire, augmentera mécaniquement pour toutes les immatriculations réalisées à partir du 01/01/2026, qu'il s'agisse de véhicules neufs ou d'occasion.
Cette décision fait suite aux débats menés lors des sessions d'octobre 2025 de l'Assemblée de Corse, au cours desquelles l'exécutif a défendu cette réévaluation comme un passage obligé pour redresser les finances de la région mises sous tension.
Le tarif du cheval fiscal corse a quasiment doublé en 2 ans
On constate déjà que la trajectoire est impressionnante. Jusqu'au 31/12/2024, la Corse affichait un cheval fiscal à 27 €, soit le prix du CV le moins cher de France pendant 16 ans.
Au 1ᵉʳ janvier 2025, il avait été porté à 43 € par CV, soit une hausse de 60 % pour les nouveaux propriétaires de véhicule résidant sur l'île dont le but était de collecter environ 9 millions d'euros de recettes supplémentaires pour le fonctionnement des services publics régionaux, à laquelle s'est ajouté la fin de l'exonération de la taxe régionale en mai 2025 pour les véhicules propres 100% électriques et en janvier de la même année pour les dits-propres (hybrides, GPL, Superéthanol E-85).
À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, le passage de 43 à 53 € par CV représentera plus de 23 % d'augmentation. Cela signifie qu'entre 2024 et 2026, le tarif va presque doubler (+ 96 %). La carte grise coûtera alors 2x plus chère qu'il y a 2 ans aux nouveaux propriétaires de véhicule, que celui-ci soit thermique ou électrique.
Dans le même temps, la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur a voté, lors d'une délibération le 17 octobre 2025, une hausse tarifaire du CV, passant de 59 à 60 € à compter de 2026 et atteignant ainsi le plafond légal actuellement fixé à 60 € et appliqué par d'autres régions comme la Bretagne, la Normandie, Centre Val-de-Loire, Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté depuis le 1er juillet 2025.
La Corse, autrefois la carte grise la moins chère de France, se retrouve désormais légèrement au-dessus de la moyenne nationale du cheval fiscal à 52,22 €.
Un levier fiscal crucial pour les finances de la Collectivité de Corse
Pour l'exécutif corse, cette nouvelle hausse n'est pas qu'un ajustement technique : c'est un outil central de redressement budgétaire. Après les 9 M€ de recettes supplémentaires provenant de la hausse de 2025, l'augmentation à 53 € doit rapporter environ 5 M€ de plus par an à la Collectivité. Ces revenus sont présentés comme nécessaires pour financer l'entretien et la modernisation du réseau routier, compenser des coûts d'infrastructures alourdis par le contexte géographique de l'île et absorber la hausse générale des dépenses publiques.
Cependant, la Corse s'inscrit aussi dans un cadre national où les régions voient leurs recettes – taxe sur les cartes grises et accise sur les énergies (ex TICPE) – entrer dans une phase de baisse structurelle, ce que relèvent la Cour des comptes et plusieurs rapports parlementaires, qui plaident pour de nouvelles ressources de substitution. Ainsi, dans cette perspective déficitaire, le débat dépasse largement le simple cas de la Corse. A titre d'exemple, au Sénat, l'amendement n° 325 au projet de loi de finances (PLF) 2026 propose de modifier l'article L.421-42 du code des impositions sur les biens et services afin de transformer l'actuel plafond de 60 € en un plancher minimum et de porter le plafond maximal à 80 € par cheval fiscal. Si cela était adopté, plus aucune région ne pourrait fixer un tarif inférieur à 60 €, et celles déjà proches du plafond comme la Corse ou la région Sud disposeraient d'une nouvelle marge à la hausse pour collecter davantage de recettes.
Une facture en forte hausse pour les automobilistes corses
Pour les automobilistes de Bastia ou Ajaccio par exemple, l'effet sera immédiat et très concret. Il est donc important de faire votre demande de carte grise en ligne pour immatriculer votre véhicule avant l'augmentation de tarif au 1er janvier 2026 si vous résidez en Corse car la taxe régionale Y1 est due dans la plupart des démarches d'immatriculation pour un changement de titulaire, même si certaines catégories bénéficient toujours d'exonération : pas de taxe pour les scooters 50cm3, réduction de 50 % pour les motos, les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, certains véhicules de transport de personnes et les véhicules de plus de 10 ans.
Cependant, pour une voiture particulière récente de 8 CV, la note sera plus salée. Le calcul du prix 2026 est simple : 8 CV × 53 € = 424 € de taxe régionale à régler (hors redevance d'acheminement, taxe fixe et éventuel malus CO₂). En 2025, la même voiture était redevable d'une taxe de 8 × 43 € = 344 €, soit 80 € de plus à payer en 2026 sur la part régionale Y1.
Si l'amendement sénatorial instaurant un plancher national de 60 € venait à être adopté, un nouveau relèvement serait inévitable à moyen terme : à 60 € par CV, cette même voiture de 8 CV devrait alors supporter 480 € de taxe régionale, soit plus du double qu'en 2024. De quoi faire de la carte grise un sujet politique et budgétaire très sensible pour les ménages corses, à l'heure où le coût global de l'automobile ne cesse d'augmenter.